5.4.08

Cette bête

Projet indie pop fondé en janvier 2007 et moussé à fond depuis, Bonjour Brumaire s’offre finalement en pâture au public avec son premier album De la nature des foules.

Lors de la pièce « La fin à petit feu », Youri Zaragoza chantonne : « aller trop vite me fait peur ». Confession surprenante venant de la part du chanteur de Bonjour Brumaire, la fameuse formation indice pop montréalaise qui passe décidément du « hype » à la réalité avec De la nature des foules, son premier opus. « On a écrit la chanson sur le moment, en studio, dans un élan d’aller à l’encontre de ce qui se passait. » confie Zaragoza entre deux bouchées de muffin tout en mentionnant tout le battage et l’attente autour du compact tant attendu. « D’habitude, je fais plus dans l’écriture spontanée, mais là c’est beaucoup plus réfléchi. » Orchestre qui, en quelques mois d’existence, a autant eu de chances (participation au festival Osheaga, passage au Canadian Music Week à Toronto et enregistrement d’un CD sous la bannière Indica) que de malchances (refus d’une subvention vitale de Musicaction et perte d’un membre fondateur, faute de visa), le quintette doit maintenant, et c’est le cas de le dire, faire face à la musique afin d’expliquer son simili-succès.

« On pense que les gens se sont tout d’abord donné la peine de découvrir notre musique, car on a pris le temps de la présenter. » tranche-t-il en faisant référence au fameux démo du groupe tout d’abord présenté à différents intervenants de la scène musicale montréalaise sous la forme de bouquins victoriens. « On ne peut plus partir du principe que la musique prévaut. » ajoute Youri. « Avec MySpace et surtout dans une ville comme Montréal, tu ne peux plus partir du principe que si tes chansons sont bonnes, les gens vont obligatoirement les écouter. ». Son collègue et guitariste Nathan Howard intervient : « On ne peut plus avoir une attitude si naïve de nos jours, c’est pourquoi on a pris notre temps pour emprunter le chemin le plus court! » muse-t-il après avoir abordé la confection de ces curieux objets d’art. Carte de visite laborieuse qui a d’ailleurs porté fruit, car, à peine quelques mois plus tard, le collectif accouche De la nature des foules, un premier disque à l’image de ses créateurs: mature et ambitieux.

En plus des strophes imagées de Zaragoza et et des instrumentions mi-pop, mi-prog signées par Howard et compagnie, Bonjour Brumaire a aussi compté sur la participation de plusieurs frères d’armes rencontrés au cours de sa jeune carrière. Outre Alex Crow de Caféine et Yannick Duguay du Husky, on y retrouve aussi une certaine Pascale Picard entonnant des chœurs – en français! – sur « Demain n'existe plus ». « Ce n’est vraiment pas un truc marketing. » justifie toutefois Zaragoza à propos de l’intervention de la musicienne et amie. « On l’a tout bonnement invité à passer en studio, on lui a fait écouter la chanson, on lui a demandé si ça lui tentait de faire quelque chose dessus et elle s’est donnée, sans filtre, et ça remonte vraiment l’émotion du produit final. »

 

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