Après Franz Ferdinand et Bloc Party, voici le dernier groupe en liste pour le titre de « plus meilleur groupe au monde » selon les médias britanniques : Arctic Monkeys.
« C’est un peu fou comme engouement. » déclare d’emblée Andy Nicholson, bassiste du groupe. Rejoint par téléphone à Cologne en Allemagne, quelques heures avant le dernier concert de leur tournée européenne, le bassiste confie que le groupe ne s’est toujours pas accoutumé au délire l’entourant.
Quatuor formé en 2002 au collège de Barsnley, les Arctic Monkeys allaient capter l’attention du public britannique et de la BBC dès 2004 en offrant gratuitement leurs démos sur l’Internet. En mai 2005, le combo lançait Five Minutes With Arctic Monkeys, un premier maxi indépendant tiré à 1000 copies et aussi disponible sur Itunes. Une première série de concerts à guichets fermés plus tard, les adolescents de la banlieue de Sheffield - la moyenne d’âge du groupe est de 19 ans - allaient signer avec l’étiquette Domino (Franz Ferdinand, Pavement, etc.).
Leurs deux premiers simples « I Bet You Look Good On the Dancefloor » et « When The Sun Goes Down » ont débuté à la première position des palmarès britanniques tandis que leur premier album Whatever People Say I Am, That's What I'm Not lancé en janvier 2006 allait établir des records de ventes autant en Angleterre qu’aux États-Unis. Les Monkeys et leur galette allaient ensuite se faire décerner le titre de « cinquième meilleur album britannique de tous les temps » - devant London Calling de The Clash en 8e et Revolver des Beatles en 9e – par le magazine NME en plus de récolter les prix de « révélation de l’année », « meilleur simple » et « meilleur groupe » lors des NME Awards 2005 (gala qui allait aussi couronner l’ex Libertines Pete Doherty comme « musicien le plus sexy de l’année »).
Comme ils ont tout d’abord été révélés par la toile, les Arctic Monkeys ne partagent évidemment pas le même avis que Lars Ulrich et ses potes de Metallica en ce qui concerne l’échange de fichiers musicaux sur le web. « Je ne dirais pas qu’on doit entièrement notre succès à l’Internet, mais c’est sûr que ça a été un bon outil pour se faire connaître. » confie le bassiste. Le Web a aussi été le lieu de tout un exercice de style mettant en vedette le groupe. Des internautes et DJs en herbe ont créé le site www.arcticmonkeys-remixed.com afin de réunir à un seul endroit les divers « mash ups » (des pièces mixant les paroles d’une pièce à la mélodie d’une autre) inspirés par le quatuor de Sheffield. « C’est un peu étrange comme phénomène. Certaines pièces sont plutôt bien foutues, mais pour d’autres, le résultat final est vraiment singulier ! » lance Nicholson à propos de ces pièces autant raboutées à des instrumentaux de Roots Manuva qu’à des tubes des Killers.
À l’orée d’une tournée nord-américaine, Nicholson se demande aussi comment le groupe sera reçu de l’autre côté de l’Atlantique : « Je ne sais pas comment les médias et le public américains réagiront à tout cela. Est-ce que ça sera positif comme accueil ou non ? On verra.» Les jeunes britanniques profiteront aussi de leur tournée nord-américaine pour participer au fameux « South By Southwest ». Gigantesque foire se tenant au Texas, cet événement réunira cette année autant des gros noms de la musique comme Madonna que des groupes indépendants comme les Montréalais The Hot Springs. « On a très hâte au South By Southwest clâme Nicholson. Après des semaines de concerts et de route, on va sûrement en profiter pour y voir quelques shows comme celui du groupe We Are Scientists par exemple. » Cette tournée permettra aussi aux Monkeys de se produire avec un groupe qui les a beaucoup influencés : Oasis. « C’est un peu un honneur d’ouvrir pour eux, car c’est un des premiers groupes qui nous a donné le goût de faire de la musique » révèle Andy. « Sans oublier que ce concert au Air Canada Centre de Toronto devrait être un des plus gros de la tournée. L’ambiance y sera fantastique. ».