Méconnue ici, Annie Clark s'est tout d'abord distinguée auprès du public montréalais lors des concerts d'Arcade Fire de mai dernier où jouait en première partie du fameux orchestre. « La première chose que je retiens de cette série de concerts, c'est la chance d'avoir finalement vu Arcade Fire en prestation! » s'exclame Clark. « J'en avais beaucoup entendu parler et j'adorais leurs albums, mais je n'avais eu la chance de les voir en concert avant cette tournée. C'était toute une expérience! » poursuit-elle avant de se lancer dans une anecdote concernant le premier concert à Montréal en compagnie de la bande à Win Butler. « Après la répétition, un technicien est venu me demander ce que je préférais comme éclairage. J'en avais aucune idée alors je lui ai donné carte blanche en lui disant de s'amuser. Ça a donné tout un mélange : des chansons “dreamy pop” sous fond d'effets stroboscopiques! Inutile de dire qu'on s'en est parlé plus longuement pour le concert du lendemain! » Avant même de séduire Arcade Fire et son entourage, Annie allait attirer l'attention d'autres projets reconnus pour leurs concerts enlevants.
Préarrangements nuptiaux
Avant de tenter l'aventure solo sous le sobriquet de St. Vincent, Clark a gagné ses galons au sein de la chorale indie pop The Polyphonic Spree en plus de se joindre au rang du groupe accompagnant le chanteur Sufjan Stevens en tournées. Deux séjours qui ont autant influencé la création de Marry Me que sa transposition sur les planches. « C'est plus que des concerts, c'est du “performance art” avec costumes et chorégraphies! » s'exclame Clark à propos des concerts des spectacles polyphoniques du dada de l'ex Tripping Daisy Tim DeLaughter. « J'ai aussi beaucoup appris à force de côtoyer Sufjan. Bien sûr, c'est une bête de scène, mais c'est surtout un auteur et un compositeur hors pair. » Comme si cette formation ne suffisait pas, la multi-instrumentiste allait tout simplement s'entourer d'une légende vivante pour enregistrer son compact.
« Avant même de lui avoir demandé, j'avais composé les mélodies au piano avec Mike en tête pour les interpréter. » explique-t-elle à propos de sa motivation pour embaucher le pianiste et proche collaborateur de David Bowie Mike Garson. « En plus d'être le mec derrière les solos d'Alladin Sane, il a été très coopératif. Tout comme Brian [Teasley, percussionniste au sein de la formation surf culte Man Or Astro-man?] qui s'est chargé de la rythmique lors de l'enregistrement. »
Bien qu'elle ne puisse ces collaborateurs de choix dans son étui de guitare, le passage sur scène de Marry Me demeure mémorable. Un blogueur a notamment qualifié la façon de chanter d'Annie Clark à une plainte orgasmique. « On a vraiment écrit ça à mon sujet? » s'étonne la principale intéressée. « Je me doutais bien que je m'amusais bien en concert, mais pas à ce point là! » Ça promet.