Interrogé sur la réputation des stands du groupe tenus lors de soirées, Fallu déclare que ceux-ci sont souvent bien accueillis et qu'ils ne « cassent pas le party ». « La seule expérience plus ou moins négative qui me vient en tête est ce type à qui on avait donné une brochure sur les drogues lors d'un « line up » qui m'a dit « ça n’sert à rien de me donner ça, je n’vais pas arrêter d'en prendre! » se rappelle le détenteur d'un doctorat en psychologie de l'Université de Montréal présidant l'organisme. « Les seules personnes que notre présence pourrait déranger sont les promoteurs qui voudraient que leur établissement projette toujours une image de « lieu sans drogue ». Mais ce n’est évidemment pas toujours le cas. » ajoute-t-il. À l’occasion, Le GRIP va aussi former des policiers ainsi que des travailleurs sociaux sur les drogues de synthèse en plus de faire la promotion d'une approche moins répressive auprès de ceux-ci. « On privilégie une approche visant la réduction de méfaits, moins moralisatrice.» déclare Fallu. «La consommation fera toujours partie de notre quotidien et cela en dépit de toutes lois qu'on pourrait bien mettre en place. Le GRIP n'encourage pas la consommation, mais ne la décourage pas non plus. Dans ce contexte là, on essaye donc d'outiller les gens qui choisissent de consommer afin de réduire les risques encourus » précise-t-il.
Coauteur d’un article se penchant sur les habitudes de consommation de drogues de synthèse en Europe, Jean-Sébastien Fallu a pût constater que même si les raves ne jouissent plus d’une aussi grande popularité, la consommation d’ecstasy et d’amphétamines n’a pas chuté pour autant. Ainsi, les Européens prendraient du « speed » et du « E » autant lors de concerts rock que pendant une partie de football. Un phénomène qui serait aussi répondu en Europe, qu’à Montréal et même en régions selon Fallu. Le GRIP intervenant aussi dans le coin de Québec, le responsable de l’organisme révèle que même si on ne retrouve pas de clubs « after hour » dans les villages longeant l’autoroute 20, on consomme tout de même. « Pour avoir parlé à des infirmières du Bas St-Laurent, il y aurait beaucoup de consommation d’ectasy en campagne… même si on n’y tient peu ou pas de raves ! On doit donc intervenir autrement vu que les gens consomment généralement à la maison. »
L’année 2006 s’annonce bien remplie pour le GRIP. En plus d’informer les fêtards lors de raves, l’organisme est présentement en pourparlers avec le Ministère de la Santé afin de lancer une vaste campagne de prévention. « Projet imposant » au dire de Jean-Sébastien Fallu, espérons que cette campagne rejoindra autant les clubbers de villes que de régions, autant les jeunes de Montréal que d’Hudson.