Huit années après le fameux The Covers Album, la chanteuse folk Chan Marshall se remet admirablement aux reprises avec un Jukebox pas piqué des vers. La barre était haute pour Power : uutre le fait qu’elle s’este déjà livrée à une session d’enregistrement de la sorte avec brio, l’artiste féline avait littéralement épaté la galerie avec son album précédent, le justement titré The Greatest. Sans être aussi remarquable que son œuvre parue en 2006 (ça demeure un compact de « covers » après tout), ce nouveau cru est quand même un intéressant exercice de style où Marshall reprend autant qu’elle réinvente. En plus de se faire chatte en s’attaquant lascivement au classique « New York, New York » de Minelli et Sinatra, Chan réinterprète une de ses propres pièces – ronronnante « Metal Heart » — en plus de se lancer dans une nouvelle composition (« Song For Bobby », un hommage à Dylan) qui à défaut d’être émouvante, demeure sympathique. Toujours bien entourée, la vamp a recruté un véritable « all star band » pour s’accompagner (on y retrouve notamment Judah Bauer du Jon Spencer Blues Explosions sans oublier le magicien de la console Stuart Sikes à qui l’on doit le fameux Van Lear Rose de l’icône country Loretta Lynn). Un entourage très sélect qui a justement eu la sagesse de s’effacer (la production est aussi sombre que son instrumentation) pour laisser place à l’ultime instrument : la voix chaude et suave de Cat Power. Jamais une poignée de monnaie n’aura été mieux investie que dans l’achat de ce Jukebox.