18.2.08

Lettre ouverte (mais surtout haineuse) envers Pop Montréal….

« Il y a plusieurs façons de faire un film. Comme Jean Renoir et Robert Bresson qui font de la musique. Comme Sergueï Eisenstein qui faisait de la peinture. […] Et comme Socrate, je veux dire Rossellini, qui fait de la philosophie. Bref, le cinéma peut être à la fois tout, c'est-à-dire juge et partie. » — Jean-Luc Godard, Jean-Luc Godard par Jean-Luc Godard

« Je vais profiter de la carte blanche que ce magazine m’offre à chaque mois pour vous parler du projet Making Music with the NFB et du court-métrage auquel j’ai collaboré. Je m’aime tant que ça, en effet! » — moi-même

Au risque de me faire éjecter de cette publication à coups de pied dans le derrière, voici une confession-choc : Patti Smith m’a toujours laissé de glace.

Bien sûr, c’est une grande dame qui – à défaut d’être jolie – s’est taillé une place de choix dans le roc de l’histoire musicale, mais comme je l’associe surtout à sa collaboration à la pièce « E-Bow The Letter » de R.E.M., on ne peut pas dire que je suis de près sa carrière… jusqu’à aujourd’hui. En réussissant à ramener ce personnage culte du punk en ville, c’est évident que les bonzes de Pop Montréal me déclarent une guerre ouverte en me piquant mon moment de gloire. Voyez-vous, après des années à inviter des musiciens minables (Interpol, TTC, Beck, Roky Erickson, Ebu Jalam et j’en passe), le fameux festival s’offrait finalement un véritable artiste : André « Rimbaud, c’est d’la marde à côté de moi » Péloquin. Mais avec la présence de la vieille sorcière dans la métropole, c’est certain que les grattes papiers vont courir à son concert plutôt que de redécouvrir l’art (l’authentique, qui fait rire, pleurer et – si t’es chanceuse – jouir) grâce au court-métrage Les Lendemain(s), réalisé sous la bannière de l’initiative Making Music with the NFB.

Projet qui jumelle des musiciens locaux à de jeunes réalisateurs, Making Music à notamment permis au photographe John Londono de capter sur bobines le chaos organisé qu’est Dandi Wind en plus de révéler la sensation qu’est Socalled à un plus grand public grâce à une réalisation signée Ben Steiger Levine (bref, tous des minables lorsque comparé à maître Péloquin, bien évidemment). Produit sur une période de quatre mois, ces œuvres transgressent les dictats du vidéoclip (donc, pas de scènes tournées sur une voie ferrée ou de prestations sur fond blanc) et du court-métrage (donc, pas trop de discours « altermondialistes - cégep - du - vieux - montréalesque »).

Cette année, outre mon « dream team » composé de Gabriel Allard-Gagnon (à qui l’on doit le clip « Tu n’as pas voulu » de Télémaque), Guillaume Marin-Lafond (qui à conçu le générique d’ouverture de l’émission de Bob le Chef), Matt Fuzz (l'Enfant Sacré du Tibet du Gameboy) et moi-même affronterons des productions crées pour des artistes comme l’ex Unicorns Alden Penner et le groupe déjanté CPC Gangbangs. Bref, ça sent la coupe, quoiqu’en pensent les grosses huiles de l’événement et cette vieille peau de Patti Smith.

Bon festival quand même!

 

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