Jack White se réinvente à nouveau. Après avoir poussé l'enveloppe de son duo sur Get Behind Me Satan, puis abondé dans le « prog» avec ses potes de The Raconteurs, le pâle « guitar hero » surprend une fois de plus ses admirateurs avec une nouvelle parution revenant aux sources de The White Stripes. Comme son « single» du même nom le démontre, Icky Thump est un compact rock brut (le bruleot “Bone Broke” est un bon exemple) qui tangue aussi vers le blues (la pièce “You Don't Know What Love Is” - qui canalyse Led Zep au passage – en témoigne) en plus de recapturer l’énergie décapante qu’on pouvait retrouver sur leur premier album éponyme ainsi que De Stijl. Moins éclectique que leur CD précédent, le projet binaire se permet tout de même quelques notes empruntées aux répertoires surf (rafraîchissante « Cream Soda ») et mariachi (épatante « Conquest » où guitares et trompettes s’affrontent dans un duel dont Ennio Morricone serait fier). Quoique qu’après six parutions et dix années d’existence, on aurait souhaité que le duo profite de sa relocalisation (contrairement aux autres œuvres de leur discographie, Icky Thump a été enregistré à Nashville plutôt qu’à Détroit) pour se réinventer au lieu d’opter si tôt pour l’exercice « back to basics ». Sans toutefois être le « White Album » du projet, le nouveau cru de Meg et Jack demeure une offrande aussi percutante que contagieuse.
19.8.07
The White Stripes – Icky Thump
(Warner)