Nonnes flinguées réincarnées trois jours plus tard en Jacquemort, le quatuor mené par Thomas Augustin (vous savez, le claviériste du groupe qui chante les vertus de la pâte filo) offre un maxi sans tartre ni carie avec Dent de lait. Petit bijou suscitant autant la brit pop (la pièce d’ouverture « Âge de raison » vient notamment en tête) que l’indie rock (le contagieux brûlot « Biscuit chinois » en fait foi) en plus de verser par moments dans le prog, Augustin et compagnie propose cinq chansons aux mélodies aussi riches et complexes que leurs textes. L’éventail musical de Jacquemort est si large que ce EP pourrait autant plaire à des amateurs de Karkwa qu’aux fans de Radiohead.ou encore aux irréductibles préférant At The Drive-In. Seule tache sur cette Dent de lait : sa durée. Bien que tout le boulot derrière ces cinq pièces puisse tenir occupés les mélomanes pendant des jours, on a bien hâte d’entendre la suite.