Trois ans après Antics, un deuxième compact molasseux lorsque comparé à leur excellent premier album Turn On The Bright Lights, Interpol rectifie le tir sur Our Love To Admire. Loin de se réinventer, le collectif rock alternatif new-yorkais revient plutôt à ses origines en assemblant une collection de chansons où les tubes aux aspirations plus « pop» (le single « The Heinrich Maneuver » – qui a des échos d'« Obstacle 1 », un de leur premier succès – en témoigne) se fondent aux pièces post punk plus complexes (l’onirique « The Lighthouse » vient notamment en tête). Sur ce première parution lancée sur un « major », le quatuor vêtu de costards suscite toujours Joy Division, The Chameleons et compagnie tout en profitant de ses nouveaux moyens pour décorer certaines de ses plus récentes compositions — à défaut d’expérimenter — de cuivres, de violons ou encore de claviers (comme sur l’épique « Wrecking Ball » par exemple). Compact réalisé en collaboration avec le prolifique Rich Costey (un réalisateur qui a aussi bossé avec Muse et Fiona Apple en plus de remixer des pièces de New Order), Our Love To Admire est loin d’être un disque parfait, mais demeure un CD foutrement efficace en plus d'être diablement contagieux au fil des écoutes. Bref, c’est une œuvre qui est quand même admirable.