Compositeur, chanteur, guitariste et même inventeur, Yves Desrosiers a aussi collaboré au Kanasuta de Richard Desjardins ainsi qu’à l’album éponyme de Pierre Lapointe. Lui qui nous entraînait par delà les steppes russes avec son album Volodia lancé en 2002, il lançait en octobre dernier une parution invitant le public à prendre la route menant à Saint-Martyrs-Des-Damnés, trame sonore tirée du suspense fantastique réalisé par Robin Aubert. Critique campagnarde.
Parcours découpé en 4 tableaux, le Saint-Martyrs-Des-Damnés d’Yves Desrosiers nous entraîne sur les petites routes poussiéreuses et inquiétantes des bleds perdus des régions. Des bruits de boulons et de « shops » sur La ride et Saint-Antoine de Padoue aux complaintes country de lapsteel guitar sur ‘Tit fille, Desrosiers propose ici un véritable « road movie » pour nos oreilles. Suscitant autant le côté « clinquant » de Plywood ¾, les trame sonores d’Ennio Morricone que certaines pièces plus sombres et industrielles de Nine Inch Nails, Saint-Martyrs-Des-Damnés se trouve à la croisée des chemins entre l’inquiétant et le pittoresque.
Essentiellement instrumentale, hormis Esta pregunta et Les corbeaux de Mara Tremblay, cette trame sonore signée Yves Desrosiers n’est évidemment pas un disque des plus jovial et ne s’appréciera certainement pas lors d’une soirée arrosée entre compagnons de route. Mais lorsque coincé dans un patelin quelconque aux abords de l’autoroute 20 dans une bagnole manquant d’essence, c’est une tout autre histoire...